La SCI à l’IS (Impôt sur les Sociétés)
- guilhemdetrie
- il y a 6 jours
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Dernière mise à jour : il y a 5 jours
La SCI à l’IS est une société civile immobilière qui, par choix ou par obligation, relève de l’Impôt sur les Sociétés.
Contrairement à la SCI à l’IR où l’imposition est "transparente", ici, c’est la société elle-même qui est imposée sur ses bénéfices.
Ce choix est irrévocable, sauf pendant les 5 années suivant la création ; alors on ne clique pas trop vite sur “valider” sans en comprendre les conséquences.
Une étude préalable est essentielle.

Fonctionnement
Identique à la SCI à l’IR en matière de constitution, statuts, associés, gérance.
Mais avec une comptabilité commerciale obligatoire : bilan, compte de résultat
Les bénéfices sont imposés à deux niveaux : d’abord dans la société (IS), puis potentiellement chez l’associé s’il perçoit des dividendes (IR).
L’utilité de la SCI à l’IS
Investir dans l’immobilier locatif, en maximisant les charges déductibles.
Faire de l’optimisation fiscale à long terme pour des personnes déjà fortement imposées.
Démarche de développement patrimoniale: réinvestir les bénéfices sans alourdir l’imposition personnelle.
Elle est souvent utilisée par :
Des entrepreneurs immobiliers
Des professions libérales
Des familles avisées (et bien conseillées)
Des SCI patrimoniales cherchant à faire du meublé ou des montages complexes
Quels types de biens dans une SCI à l’IS ?
L’univers d’investissement est très large dans une SCI à l’IS :
Biens locatifs classiques (habitation, bureaux, entrepôts)
Immobilier d’entreprise
Meublé (LMNP/LMP)
Résidences services (EHPAD, étudiantes…)
Locaux commerciaux
À noter : la SCI à l’IS peut amortir le bien, même si elle ne peut pas déduire le coût du terrain.
Qui peut être associé ?
Même topo qu’à l’IR :
2 associés minimum
Personnes physiques ou morales
Pas besoin d’être de la même famille
Pas de plafond de revenus, pas de conditions spécifiques
Enjeux fiscaux de la SCI à l’IS
Impôt sur les bénéfices : taux réduit à 15% jusqu’à 42 500 € de bénéfices, puis 25% au-delà.
Amortissements : le bien (hors terrain) est amorti comptablement, ce qui réduit très fortement le bénéfice imposable.
Charges déductibles : intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, honoraires…, frais d’acquisition, …
Dividendes versés : imposés à 30% chez les associés (flat tax) ou selon le barème progressif si option pour le PFU.
Revente d’un bien en SCI à l’IS : un retour de boomerang fiscal
La revente d’un bien en SCI à l’IS se traduit par une double imposition, qu’il faut impérativement anticiper.
1. Première couche : l’impôt sur les sociétés
La plus-value est dite professionnelle, car la société relève de l’IS.
Elle se calcule comme suit : Prix de vente – Valeur nette comptable (VNC) du bien.
Comme la SCI à l’IS a amorti le bien pendant des années, la VNC est souvent très basse.
Résultat : une plus-value imposable mécaniquement gonflée.
Cette plus-value est imposée au taux d’IS en vigueur :
15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices
25 % au-delà
Attention : pas d’abattement pour durée de détention ici.
2. Deuxième couche : la fiscalité personnelle des associés
Si les associés souhaitent récupérer l’argent de la vente, via une distribution de dividendes, ils seront à nouveau imposés à titre personnel :
Flat tax de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux
ou
Imposition au barème progressif de l’IR (sur option), avec abattement partiel possible selon durée de détention des titres (et non du bien).
Résultat : une fiscalité totale qui peut approcher voire dépasser 50 %, surtout si le bénéfice de la vente est intégralement distribué.
Avantages de la SCI à l’IS
Fiscalité optimisée à court/moyen terme grâce aux amortissements
Moins d’imposition immédiate si les bénéfices sont conservés dans la SCI
Idéal pour réinvestir les bénéfices dans d’autres biens ou travaux
Très bonne lisibilité comptable avec le plan comptable
Professionnalisation de la gestion (utile dans des stratégies patrimoniales ambitieuses)
Inconvénients de la SCI à l’IS
Comptabilité complexe et coûteuse (expert-comptable obligatoire)
Plus-values potentiellement forte à la sortie
Pas d’abattement pour durée de détention (contrairement à l’IR)
Dividendes imposés à 30% (flat tax) ou plus si option barème
Irréversibilité du choix de l’IS
Peu de place à l’erreur : une mauvaise gestion comptable peut avoir des effets fiscaux redoutables
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